TRIBUNE LIBRE N’oublions pas que le téléchargement légal est une véritable alternative au piratage et qu’il a fait ses preuves

3/ On ne parle pratiquement que du téléchargement musical. Or l’enquête de GfK pour SVM, publiée le 18 janvier, montre que, sur un foyer sur quatre qui fait du téléchargement, 23 % des Français téléchargent des logiciels contre 26 % de la musique, 12 % des films et 8 % des jeux vidéo. Quel est votre commentaire sur ces résultats ? Gilles Ridel : Les médias parlent surtout du téléchargement de la musique parce que ce secteur est le plus vulnérable face à cette nouvelle façon de consommer, qui réclame la mise en place d’un nouveau modèle économique. La musique dépend d’un système qui ne veut pas bouger. Au contraire, les logiciels sont distribués par des éditeurs qui sont des entreprises ayant déjà mis en place un réseau de vente classique (revendeurs, VAR, SSII). L’Internet est principalement pour eux un canal de vente supplémentaire. Certains nouveaux entrants s’appuient déjà, quant à eux, exclusivement sur ce nouveau canal, à l’exemple d’éditeurs de jeux (voir question 4) distribués seulement par téléchargement. Internet a été une révolution en l’an 2000. Mais ses effets se sont fait sentir progressivement, secteur par secteur, avec maintenant les nouveaux modèles d’e-commerce qui se mettent en place via le téléchargement légal et payant. 4/ Face au téléchargement, une grande confusion règne dans l’esprit des internautes. La vraie question n’est-elle pas de se projeter dans l’avenir et d’imaginer le modèle de distribution de demain ? Les CD et DVD musicaux, les logiciels, les jeux et les autres données numériques ne seront-ils pas tous, un jour, distribués par Internet, en outre, assurera une promotion sans frontières ? Gilles Ridel : La distribution des jeux via le téléchargement payant, sur une plate-forme comme telechargement.fr, est en pleine évolution. Au cours du premier trimestre 2006, pour la première fois, Telechargement va distribuer deux jeux : Astronoid d’Aleph0 et Birth of America d’Ageod, qui ne sont disponibles que sur l’Internet. Uniquement jouable sur Internet en multijoueurs, Astronoid met en scène des courses de vaisseaux spatiaux avec armes. Birth of America relate l’époque des guerres anglo-américaines, jusqu'à l’indépendance de 1776 ; c’est un jeu de stratégie « au tour par tour » où les actions de chacun sont faites à tour de rôle. Ces deux jeux n’existent pas en version boîte. Ils sont totalement pensés pour l’Internet et adaptés au mode de distribution en ligne. Ce sont des exemples parfaits du « try before you buy », un nouveau modèle économique applicable sur l’Europe entière et l’Amérique du Nord. Ces jeux sont gratuits pendant environ une quinzaine de jours. Mais pour évoluer dans le jeu et passer d’un niveau de difficulté à un autre, l’internaute devra acquérir la version complète via le téléchargement payant.

5/ Les Français ne sont pas réfractaires au téléchargement payant, bien au contraire. L’Observatoire de la Musique annonce plus de 20 millions de téléchargements légaux en 2005. Pourriez-vous nous tracer un portrait-robot de l’internaute qui fait du téléchargement payant ? Quelles sont ses motivations ? Gilles Ridel : Actuellement l’Internet est un modèle complémentaire de vente (à peu près 1/3 des ventes pour certains produits), mais qui va croître régulièrement. 50 % environ des personnes connectées sont enclins à télécharger. Mais le téléchargement de logiciels réclame d’avoir un minimum de culture et de savoir-faire informatique: à quoi sert un antivirus? pourquoi se protéger des spams? comment profiter au mieux des logiciels... ? Les nouveaux internautes, notamment les seniors, sont en perpétuelle demande d’informations utiles. Ces nouveaux entrants dépassent dorénavant fréquemment l’âge de cinquante ans. La population qui télécharge croît de façon régulière et suit la courbe grandissante d’achats d’ordinateurs portables, qui équipent dorénavant la plupart des foyers. L’ordinateur portable, un objet communicant par excellence, est la première fenêtre d’accès à Internet depuis la maison. Et ce n’est que le début, Bill Gates, de Microsoft, annonçait lui-même lors de son dernier Mémo (30/10/2005) : « We build ours stratégies around Internet Services. » 6/ L’achat en ligne des logiciels commence à rentrer dans les mœurs. Quelles sont les attentes les plus fortes des internautes consommateurs en la matière ? Gilles Ridel : De façon générale, c’est le choix et l’accès immédiat aux produits qui suscitent l’achat. En quelques clics de souris, le logiciel s’installe sur votre ordinateur, plus besoin de se déplacer, les produits sont au bout des doigts à toute heure de la journée. Ce qui déclenche la motivation d’achat, ce sont bien sûr aussi les nouveautés. Certains produits sont aussi saisonniers et déclenchent des vagues d’achats avec une montée en charge importante. C’est le cas de produits culturels (Petit Larousse version 2006), de produits pratiques (Click Impôt 2006, conçu pour optimiser votre déclaration d’impôt), la sortie de best-seller (« Kaspersky Antivirus V6 », la sortie est prévue courant avril). Nous avons par ailleurs observé que pour certains produits, sur notre plate-forme telechargement.fr, une vente sur deux est consécutive à un test. C’est le modèle de l’échantillon classique, encore plus élaboré sur l’Internet. Sur une plate- forme légale comme Telechargement.fr, l’utilisateur est directement intéressé par une offre commerciale intéressante (le prix) incluant des services : mises à jour signalées immédiatement par courrier électronique et disponibles dès leur création, l’absence garantie de virus et d’espions pénétrant dans votre PC... Il y a plein d’autres bénéfices. L’achat est immédiat (en temps réel !), anonyme, sans intermédiaire ni influence d’un vendeur. Autre avantage auquel les pays anglo-saxons sont notamment sensibles, le téléchargement évite la pollution et les déchets. Il limite le recyclage : plus de boîtes en carton, plus de supports CD et DVD.